Translate

samedi 30 mars 2013

Le peuple suisse s'indigne


                    La Sociale

               Analyses et débats pour le renouveau d'une pensée de l'émancipation

Le peuple suisse s'indigne

Lettre bernoise 49

Par Gabriel Galice • Lettres genevoises • Lundi 11/03/2013 

 Cher François,
 
Quel émoi dans le monde ! Indigné, le peuple suisse approuve l’initiative Minder par une majorité de 68%. Fait rare : tous les cantons ont voté dans le même sens, celui du Jura à 77%, celui d’Obwald, le moins enthousiaste, à 56%. Pas de fossé linguistique ou géographique, tous Suisses unis en somme, pour une fois. Est ainsi complété l’article 95 de la Constitution fédérale.
 
Une révolte ? Une révolution ?
Qui est ce Minder, « Robin des Bois des temps modernes », selon une échotière de ton pays de France, « enquiquineur » pour un commentateur helvète ? Né en 1960 à Schaffhouse, entrepreneur de la petite société familiale de cosmétiques Trybol, Thomas Minder vécut un traumatisme commercial en 2002.  La faillite de la compagnie aérienne Swissair rompt un contrat de 500 000 francs suisses avec son entreprise, au moment où Minder apprend que l’ancien dirigeant de Swissair quitte l’aéronef avec un pactole de 12 millions de francs. L’entrepreneur est outré par ce déni de justice. Il lance en 2008 une initiative contre les rémunérations abusives. En 2011, il se fait élire au Conseil des Etats (Sénat) sous l’étiquette « indépendant », avant de s’affilier au groupe parlementaire de l’Union Démocratique du Centre, réputé « populiste » et « nationaliste ». Il promeut le patriotisme économique en militant pour la loi « marque suisse ».  L’organisme faîtier des associations patronales suisses « Economiesuisse » a investi 8 millions pour s’opposer à l’initiative de l’entrepreneur Minder. En vain.
 
La votation populaire intervient peu après l’affaire Vasella, l’ancien patron du groupe pharmaceutique Novartis, qui ambitionnait de se voir attribuer une prime de 72 millions pour ne pas travailler pour la concurrence après son départ. Imagine, cher François, une rente pour éviter la concurrence, vertu cardinale de notre société ! Mais que fait le marché ?! Le chorus des actionnaires et de l’opinion contre cet arrangement entre amis (les Anglo-Saxons parlent de « crony capitalism » - capitalisme de copains) fit reculer le sieur Vasella. Tout imprégné de morgue apprise outre-atlantique, balayant sa modération helvétique originaire, Vasella, sans le vouloir, fit la promotion de l’initiative Minder. Quand la dialectique s’en mêle, l’histoire se précipite ! ....
Pour lire la suite de l'article,cliquer sur le lien ci-dessous

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire