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vendredi 29 mars 2013

Hollande a-t-il déjà échoué ?

                                                          Marianne

Hollande a-t-il déjà échoué ?

Jeudi 28 Mars 2013 à 05:00 | 
PAR NICOLAS DOMENACH AVEC ANNE ROSENCHER

Dix mois après la présidentielle, alors que le président de la République doit s'exprimer ce soir à la télévision, le pouvoir socialiste est déboussolé, perclus de doutes. Face à l'ampleur de la crise, il faut un cap et un vrai capitaine pour le tenir, au risque, sinon, d'une rupture irrévocable avec les Français. "Pépère", comme on le surnomme à l'Elysée, est condamné. Mais Hollande est-il pour autant fichu ?

François Hollande à Alfortville, mars 2013 - LEMOUTON-POOL/SIPA
François Hollande à Alfortville, mars 2013 - LEMOUTON-POOL/SIPA
Les lampions sont éteints. Ceux de la Bastille et du Magic Circus. Jérôme Savary est mort, et François Hollande n'est pas bien. Il ne reste que des «animaux tristes» et des hommes à la déprime. Yeux et esprits passés au noir. La gauche devait être un enchantement, mais ses électeurs déchantent, ses cadres, ses élus, ses ministres. Ils ont pourtant tous les pouvoirs, même s'ils ont perdu celui de faire rêver, et de faire espérer. Comme si l'on pouvait encore vivre dans la crise sans se projeter dans un avenir qui, justement, ne soit pas de crise. 

Or tous ceux-là, maires, députés, sénateurs et membres du gouvernement, semblent atteints de ce mal du désespoir qui les fait se tourner avec inquiétude, avec angoisse parfois, vers le souverain républicain pour qu'il bouge enfin, agisse fort, s'exprime vrai. Plus de causette ni de bavette. Que tonne le tonnerre ! Qu'il fasse parler la foudre ! Mais François Hollande, Zeus au Mali, rebaptisé «Pépère» à Paris, en est-il capable ? N'a-t-il pas déjà échoué ? 

Ce grondement que l'on entend partout, c'est bien le «bourdon». Le bruit sourd que fait le cafard carnivore dans les têtes des dirigeants. Même les plus proches du président ont perdu le moral en même temps que dégringolaient des chiffres sanctions de toutes les promesses prétendument sérieuses. Croissance, déficits, chômage..., tout était faux. Inconsidéré. Impensé. Preuve que la gravité de la situation n'avait pas été mesurée. Voilà qui ajoute de la crise à la crise, celle de confiance en eux-mêmes comme dans le gouvernement, et celle dans le président n'étant pas la moindre. Car jamais un tel désarroi ne s'est jusqu'ici manifesté dans une majorité. La parole du chef de l'Etat ne porte plus. Derrière ce qu'il dit, chacun cherche désormais ce qu'il dédit. 

DES SOCIALISTES PAUMÉS

L'absence ou l'insuffisance de résultats ont miné sa crédibilité pourtant royale. «On n'écoute plus son message, on se demande ce qu'il dissimule, relève Jean-Marc Lech, le PDG de l'institut Ipsos. Il est établi qu'un Hollande en cache un autre.» Suspicion et discrédit généralisé... On sait que la gauche de la gauche a tiré l'échelle, que la droite bastonne à tout-va un président qu'elle tient pour illégitime puisqu'il a battu Nicolas Sarkozy, celui à qui le trône revient de droit ! Ce n'est pas le plus grave. 

Le plus préoccupant, pour le pouvoir, c'est qu'il est rongé de l'intérieur, perclus de doutes, déboussolé. Jamais les parlementaires et les ministres socialistes - du moment que c'est en off -n'ont été aussi alarmistes : «C'est la cata...» «On va dans le mur...» «Sur le Titanic, il y avait un orchestre, eh bien, sur le France, c'est nous...» Iceberg et naufrage droit devant, s'il n'y a pas d'«horizon dégagé et de points fixes de la voie à suivre clairement balisés». Là, les socialistes sont paumés. ...
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