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samedi 30 mars 2013

Cocktail toxique sur les chaînes de recyclage

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SOCIAL-ECO -  le 28 Mars 2013
Santé

Cocktail toxique sur les chaînes de recyclage

                                              
À Montluçon, l’entreprise Environnement Recycling, spécialisée dans 
le recyclage de matériel électroménager, expose ses salariés à des poussières de plomb et autres métaux. La CGT lance une alerte sanitaire et environnementale. 
Montluçon (Allier), envoyée spéciale. «Il y a l’outil industriel, l’intérêt écologique et il y a l’homme. » C’était en juin 2011. La presse locale rendait compte de l’inauguration en grande pompe, en présence des élus locaux et du préfet, de l’entreprise Environnement Recycling, dans la zone d’activité de Domerat, près de Montluçon. Montée par trois entrepreneurs locaux à grands renforts de subventions publiques, l’usine est spécialisée dans le recyclage de téléviseurs, de matériel informatique et d’électroménager. Elle compte employer jusqu’à 180 salariés, essentiellement des personnes en réinsertion et des travailleurs handicapés. Du pain bénit dans un bassin d’emploi sinistré par la désindustrialisation. Près de deux ans plus tard, la promesse semble tenue. Le site emploie 170 salariés, des ruches font face au bâtiment encore flambant neuf, et un panneau à petites fleurs signale que la zone a reçu la certification ISO 14001 pour son management environnemental. « Mais derrière ces murs au design moderne, c’est Germinal », dénonce Laurent Indrusiak, secrétaire de l’union locale CGT. Malgré l’absence de syndicat dans l’entreprise, la réalité des conditions de travail a fini par arriver jusqu’à l’union locale. Après plusieurs mois d’enquête, celle-ci a décidé « de jeter le pavé dans la mare » et d’alerter sur les risques pour la santé des salariés, soumis à une forte exposition à des poussières de plomb et autres métaux.
« Au départ, on a été alertés l’été dernier par un médecin généraliste qui avait pour patient un salarié d’Environnement Recycling », raconte Elena Blond, une autre cégétiste. En juin 2012, pour la première fois, le médecin du travail d’Environnement Recycling a fait faire des prises de sang à la vingtaine de salariés de l’atelier Andela, où une énorme machine concasse et pulvérise les tubes cathodiques. « Ce salarié souffrait d’une grosse fatigue et d’éruptions cutanées, poursuit la militante. Sa plombémie était supérieure à 200 microgrammes par litre de sang, alors que la valeur limite dans la population générale est de 90. » Petit à petit, les langues se délient. Malgré la peur pour l’emploi, des salariés viennent faire état de maux de tête, de pustules, de pertes de concentration, de saignements de nez et de crachements de sang. Leurs analyses montrent des plombémies supérieures à 300, ils évoquent des cas de collègues à plus de 500. Ils prélèvent un échantillon de poussière de l’atelier Andela, que le syndicat fait analyser. Résultat, 28 métaux lourds sont détectés, dont 23 % de plomb, mais aussi du silicium, du baryum et de l’antimoine (voir page suivante).
De la poussière partout
Un cocktail hautement toxique qui nécessiterait un niveau maximal de protection pour le personnel, bien loin de ce que les salariés décrivent, photos à l’appui. « Dans l’atelier Andela, parfois, on n’y voit pas à deux mètres tellement il y a de la poussière », expliquent ces salariés, qui ramassent à la pelle cette poudre de tubes cathodiques. « Au début, on n’avait que des masques en papier, raconte l’un d’eux. Ensuite, la direction a donné des masques à cartouche et, depuis Noël, il y a des masques à ventilation assistée mais ils sont très vite obstrués, on continue d’avaler de la poussière. Sans compter qu’il faut les enlever pour se parler, et qu’on met du scotch quand le tuyau est percé. »
Pour la CGT, l’inquiétude ne se limite pas à Andela. « Cet atelier n’est pas confiné, ce qui veut dire que ces poussières circulent dans les autres secteurs de l’entreprise, souligne Laurent Indrusiak. Et sur les autres chaînes de démantèlement ou de broyage, les salariés peuvent être exposés à d’autres produits toxiques contenus dans les appareils électroménagers, comme l’amiante ou le cadmium. » D’après les témoignages, les risques liés à la manutention des appareils sont aussi importants, avec beaucoup d’accidents de coupures, de chutes d’objets, de circulation des Fenwick. « Les pompiers nous connaissent, ironise un salarié. Les conditions de travail sont hallucinantes, il faut le voir pour le croire. »....
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