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mardi 30 octobre 2012

Les troupes coloniales renaissent (article lu sur le réseau voltaire)


« L’ART DE LA GUERRE »

LES TROUPES COLONIALES  RENAISSENT
par Manlio Dinucci

Manlio Dinucci dévoile la méthode
RÉSEAU VOLTAIRE | ROME (ITALIE) | 23 OCTOBRE 2012

Les troupes coloniales renaissent | « L’art de la guerre » http://www.voltairenet.org/article176351.html

Le premier bataillon de la force d’élite de la « Nouvelle Libye » : des Libyens au service de la colonisation de leur propre pays

.Il  y  a  un  an,  après  avoir  démoli  l’État  libyen  avec 10  000 attaques  aériennes  et  des  forces  spéciales  infiltrées,  l’Otan concluait l’opération Protecteur Unifié en éliminant Mouamar el-Kadhafi  lui-même  par  la  main  des  services  secrets.  Mais  la guerre ne se terminant pas avec cela. Les fractures, dans lesquelles
on avait fiché depuis l’étranger le coin pour dégonder l’État libyen,se sont élargies et ramifiées. À Bani Walid, encerclée et bombardée par les milices de Misrata, c’est aujourd’hui une population entière qui  résiste.  Tripoli  ne  contrôle  qu’une  partie  mineure  de  la « Nouvelle Libye », en proie à des confrontations armées entre milices, à des homicides et des disparitions.
Selon le président Mohamed Magarief, ceci est dû à des «  retards et négligences »dans la formation d’une armée nationale. Mais qu’il ne s’inquiète pas : le problème est sur le point d’être résolu. Pas à Tripoli, mais à
Washington.
Les États-Unis, après avoir dirigé l’opération Protecteur Unifié, se chargent à présent de protéger la
« Nouvelle Libye » en la dotant d’une armée. Le Pentagone et le Département d’État sont déjà à l’œuvre pour former une « force d’élite » libyenne de 500 hommes, comme  noyau  autour  duquel  construire  la  future  armée.  Le financement initial est de 8 millions de dollars, récupérés de la réduction  de  l’aide  au  Pakistan  pour  les  «   opérations nti-terroristes ».
La mission officielle de la « force d’élite », dont la formation a déjà été approuvée par le Congrès, sera d’ « affronter et vaincre les organisations terroristes et extrémistes violentes ».
La sélection des hommes est en cours, sélectionnés par des fonctionnaires du Pentagone,  du  Département  d’État  et  de  la  CIA,  à  travers  un screening qui en évalue la capacité physique, la façon de penser et
surtout l’attitude envers les États-Unis.
Titre préférentiel  :  la  connaissance de l’anglais (ou mieux de l’américain)(anglais  d’Amérique  du  nord,  NdT),  langue  dans laquelle les ordres leur seront donnés. Ils seront en fait entraînés et de  fait  commandés  par  des  forces  spéciales  étasuniennes, transférées en Libye du Pakistan et du Yémen.
Un coup de haute stratégie de la part de Washington.
 En  premier  lieu,  les  troupes  sélectionnées,  entraînées  et commandées  par  le  Pentagone,  ne  seront  que  nominalement libyennes : en réalité elles auront le rôle qu’avaient autrefois les troupes indigènes coloniales.
 En second lieu, étant donné qu’il faudra des années pour former une  armée  libyenne,  le  déploiement  de  forces  spéciales étasuniennes en Libye aura un caractère non pas transitoire, mais permanent. Les USA disposeront ainsi en Libye de leurs propres bases militaires, reliées à celles qui sont en Sicile : aujourd’hui déjà Benghazi et d’autres villes sont survolées par des drones qui ont décollé de Sigonella (Sicile) et sont téléguidés depuis les USA.
Les bases serviront à des opérations non seulement en territoire libyen,mais dans d’autres parties du continent (où l’AfriCom est en train d’effectuer cette année 14 « manœuvres militaires » majeures) et
au Moyen-Orient (où des milices libyennes sont déjà infiltrées en Syrie).
 En troisième lieu, les USA disposeront d’un instrument de pouvoir non seulement militaire, mais politique et économique, qui leur garantira l’accès privilégié au pétrole libyen.
Et les alliés européens ? On les appellera peut-être pour donner un  coup  de  main,  toujours  cependant  sous  commandement étasunien. Une grosse contribution peut être apportée par l’Italie,forte de l’expérience trentenaire de domination coloniale en Libye et de l’emploi des Askaris. En Éthiopie, sous les ordres d’officiers italiens,  ils  effectuèrent  les  massacres  qui  aplanirent  la  voie  à l’Empire.
Manlio Dinucci
Traduction
Marie-Ange Patrizio

Source : « Les troupes coloniales renaissent », par Manlio Dinucci, Traduction
Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 23 octobre 2012,

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